Il existe plusieurs régimes alimentaires que l'on peut suivre lorsque l'on désire traiter le SIBO. Aucune de ces diètes ne sauraient éliminer le SIBO à elles seules. Généralement elles sont utilisées en concomitance avec des antimicrobiens et vont pouvoir prévenir la récurrence des symptômes une fois le traitement aux antimicrobiens terminé.
Ces différents types d'alimentation visent tous à réduire la charge de glucides car ces derniers représentent une nourriture de prédilection pour les bactéries en surplus dans l'intestin grêle. N'ayant plus de nourriture, elles vont alors s'affamer et être éliminées.
1) Le régime en glucides spécifiques / SCD diet (Specific carbohydrate diet) Le régime en glucides spécifiques fut popularisé par Elaine Gottschall, mère d'une jeune fille atteinte de colite ulcéreuse qui réussit à guérir grâce à ce régime. Cette diète lui avait été donnée par son médecin, le Dr Sidney Valentine Haas qui l'avait mise au point afin de guérir des personnes atteintes de maladies inflammatoires intestinales chroniques.
Elaine Gottschall publia un livre, devenu une référence pour traiter de nombreuses affections intestinales comme la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse, la diverticulite, la maladie coeliaque, la diarrhée chronique etc.
Le principe du régime, de consommer certains aliments et d'en éliminer d'autres, se base sur la structure moléculaire des glucides. Par exemple, les monosaccharides sont des glucides simples constitués d'une seule molécule qui s'absorbent facilement dans l'intestin, contrairement aux glucides complexes comprenant plusieurs molécules. Ceux-ci, à cause de leur structure chimique, sont décomposés moins rapidement dans l'intestin et vont donc pouvoir être fermentés par les bactéries. La fermentation cause la multiplication de bactéries intestinales et crée de l'inflammation.
Comme je l'explique dans mon post sur la diète FODMAP et dans cette vidéo, les aliments riches en FODMAP sont des sucres hautement fermentés par les bactéries intestinales, c'est-à-dire que celles-ci en les dégradant vont produire des gaz, principalement du méthane et de l'hydrogène, qui peuvent créer une distension abdominale importante chez certaines personnes. Les aliments riches en FODMAP sont peu absorbés par l'intestin grêle, ils arrivent donc intacts dans le côlon et sont dégradés par les bactéries, créant alors de la fermentation. Cette diète n'est pas conçue afin d'éradiquer le SIBO, elle permet seulement de contrôler les symptômes.
3) Le guide des aliments spécifiques au SIBO / SSFG diet (SIBO specific food guide)
Le guide des aliments spécifiques au SIBO a été dévelopé par le Dr. Allison Siebecker, en combinant le régime en glucides spécifiques (SCD Diet) et le régime faible en FODMAP.
4) Le régime Cedars-Sinai faible en fermentation / C-SLFD diet (Cedar-Sinai low fermentation diet)
5) Fast Tract Diet
6) Diverses formes du régime paléolithique Le régime paléolithique est influencé par le mode alimentaire de nos ancêtres durant l'ère paléolithique. Le mode de vie nomade les contraignaient à chasser et cueillir pour se nourrir, ils ne cultivaient pas encore la terre pour y faire pousser des céréales. Une partie de l'explication de ce régime affirme que notre système intestinal n'a pas évolué si rapidement que notre mode d'alimentation occidentale actuelle. Il serait resté sur une alimentation plus proche de nos ancêtres paléolithiques. Le retour à une alimentation ancestrale serait donc très bénéfique pour la santé générale et pour réparer l'intestin. La base cette alimentation consiste donc à limiter ce qui a été "cultivé" ou qui est issu de l'ère industrielle, c'est-à-dire les céréales, les laitages et tous les produits transformés. Selon l'un des acteurs publics vulgarisant le régime paléolithique, Mark Sisson, nous n'avons pas le matériel enzymatique nécessaire pour digérer des composés présents dans les céréales comme les lectines, le gluten et l'acide phytique. Pour lire l'article cliquez ici. Son site regorge d'ailleurs d'informations sur la diète paléolithique. L'assiette de base du régime paléolithique est constituée de fruits, légumes, viande/gibier, fruits de mer, bons gras (huile de noix de coco, avocats, graines et noix).
Le protocole auto-immune (AIP pour auto-immune protocol) est une version dérivée du régime paléolithique, visant les personnes souffrant de maladies auto-immunes ou d'intolérances alimentaires. Popularisé par le Dr Sarah Ballantyne dans son livre Paleo Approach, le protocole auto-immune vise à éliminer la plupart des allergènes que l'on retrouve dans l'alimentation durant plusieurs mois puis à les réintroduire un par un pour voir s'ils déclenchent toujours les symptômes de la maladie auto-immune. Les grandes familles d'aliments allergènes sont représentées notamment par les céréales, le gluten, les oeufs, les produits laitiers, les solanacées (aubergine, pomme de terre, tomates), le chocolat, l'alcool et les graines. Il s'agit d'un régime plus spécialisé et thérapeutique que le régime paléolithique, dans le cadre du SIBO il peut être suivi si une condition de maladie auto-immune est associée ou si la personne est exposée à plusieurs intolérances alimentaires.
Les suppléments
La phase d'éradication Certains suppléments peuvent aider à tuer l'excès de bactéries dans l'intestin grêle. Ils vont exercer une activité anti-microbienne notamment. D'autres suppléments peuvent aider à défaire le biofilm créé par certaines bactéries servant à se protéger et à se nourrir dans un environnement hostile. On retrouve notamment: - l'acide caprylique - l'ail - la berbérine - l'extrait de pépin de pamplemousse - la levure Saccharomyces Boulardii - le margousier (neem) - le N-acétylcystéine (NAC) - l'origan - la sauge - la serrapeptase - le thym
La phase de réparation Le SIBO peut endommager la muqueuse digestive. Certaines plantes et nutriments permettent de réparer la paroi de l'intestin grêle en favorisant la production de mucus, et en resserrant les jonctions des cellules intestinales. En voici quelques exemples: - l'aloe vera - la glutamine - la guimauve - l'orme rouge - la réglisse déglycyrrhizinée - les vitamines A et D - le zinc carnosine
Cependant, certains suppléments ne conviennent pas à tous les patients, principalement en raison de leur teneur en mucopolysaccharides. Il s'agit d'une variété de molécules contenant du sucre, pouvant être fermentées par les bactéries et encourager la croissance de ces dernières.
D'autres suppléments permettent de réduire l'inflammation digestive et globale. Comme par exemple: - l'acide butyrique - les bioflavonoides - le curcuma - les omégas-3
Le SIBO entraîne souvent une dysbiose intestinale, c'est à dire un déséquilibre de la flore intestinale. La supplémentation en probiotiques peut aider à rétablir le bon ratio de micro-organismes bénéfiques versus ceux qui sont pathogènes. Certaines souches de bonnes bactéries, au niveau intestinal, permettent également de réduire l'inflammation, produisent des substances anti-microbiennes, réparent la muqueuse et favorisent les mouvements intestinaux.
Les agents anti-microbiens utilisés durant la phase d'éradication des bactéries peuvent entraîner la perte de bactéries bénéfiques au niveau du côlon. La prise d'un probiotiques peut être utile afin de le repeupler au fur et à mesure, et éviter certaines bactéries pathogènes de le coloniser.
Cependant la prise de probiotiques est controversée lors du SIBO, puisque l'on ajoute des bactéries à ceux qui résident déjà en trop grand nombre, elle dépendra de l'avis du thérapeute.
Certains symptômes peuvent s'aggraver en prenant des probiotiques, la supplémentation dépendra de la tolérance de chacun.
Les prébiotiques sont à proscrire dans tous les cas. Ils favorisent la croissance des bactéries en servant de nourriture à celles-ci et peuvent ainsi favoriser la recolonisation des bactéries au niveau de l'intestin grêle après la phase d'éradication. Les principaux prébiotiques incluent: - l'arabinogalactane - l'inuline - les fructo-oligosaccharides - les galacto-oligosaccharides