La diète faible en FODMAP, conçue il y a plus de dix ans par l'université Monash en Australie est efficace chez près de 50% de gens souffrant du syndrome du côlon irritable (SCI). C'est pourquoi certaines personnes sont parfois tentées de la suivre sur le long terme. Cependant, des études ont démontré une réduction de la diversité microbienne intestinale avec cette diète ou tout autre type d'alimentation restrictive. C'est pourquoi, la phase d'élimination des aliments riches en FODMAP devrait ne pas dépasser six semaines consécutives. S'ensuit la phase de réintroduction de ces aliments afin de déterminer lesquels pourront être à nouveau consommés régulièrement. Réduction de la diversité du microbiote intestinal La diète faible en FODMAP consiste à éliminer plusieurs familles de sucres qui sont peu absorbés dans l'intestin, et qui peuvent entraîner des symptômes chez les personnes atteintes du SCI. Les FODMAPs se trouvent naturellement dans certains aliments et additifs alimentaires. Il est conseillé de travailler avec un professionnel de santé certifié en nutrition lorsque l'on souhaite essayer ce régime. Les personnes qui suivent ce régime peuvent voir une amélioration rapide et importante de leurs symptômes intestinaux. Cependant, selon deux études importantes, dirigées l'une par l'université Monash qui a conçu la diète faible en FODMAP et l'autre par le collège King de Londres, il existe des effets néfastes à rester sur cette diète. On observe principalement des changements dans la composition et la quantité de notre microflore intestinale. Ces modifications sont dues à la baisse de certaines fibres alimentaires reconnues comme étant des "prébiotiques". Ces fibres permettent de nourrir les bactéries intestinales et favorisent leur reproduction. Aussi comme dans tout régime restrictif, certaines familles de bactéries seront amenées à disparaître faute de nourriture pour survivre. Ce phénomène est dû au fait que nous avons des types de bactéries intestinales qui fermentent souvent un groupe précis d'aliments. Si l'on élimine sur le long terme certains aliments, les bactéries qui s'en nourrissaient pour se reproduire disparaîtront graduellement. Déterminer le niveau de tolérance individuel aux différentes familles de FODMAP Après la phase d'élimination, la personne peut démarrer la phase de réintroduction des aliments riches en FODMAP. Il est conseillé encore une fois de procéder à cette étape avec un professionnel de la santé certifié en nutrition. La réintroduction peut se faire selon les aliments qui manque le plus à la personne ou ceux qu'elle suspecte le moins comme étant à l'origine de ses symptômes. Le but étant de trouver un équilibre entre les aliments riches en FODMAP que l'on tolère et ceux qui provoquent systématiquement des symptômes. Bien souvent les personnes sont en mesure de réintroduire de nombreux aliments riches en FODMAP mais moins souvent qu'avant ou en plus petite quantité. D'autres personnes pourront réintroduire certains des aliments riches en FODMAP plus fréquemment. Les conséquences d'un manque de diversité du microbiote intestinal Moins il existe d'équilibre entre les différentes espèces de la flore bactérienne intestinale, plus il peut y avoir de conséquences sur la santé. Le manque de diversité ou des taux sous-optimaux de bactéries intestinales peuvent laisser plus de place aux microbes pathogènes comme certaines levures ou certains parasites. Les bactéries qui manquent de nourriture peuvent aussi aller en chercher au niveau des parois intestinales, où se trouve le mucus. Le mucus est un revêtement qui permet de maintenir intègre la barrière intestinale. Cette barrière est essentielle puisqu'elle empêche le passage des micro-organismes au delà du tube intestinal, c'est-à-dire dans le système lymphatique où se trouve les globules blancs du système immunitaire. Dès lors que la barrière intestinale et le mucus sont endommagés, on peut supposer que certains microbes les franchissent. Cette situation fait réagir notre système immunitaire et entraîne une réaction d'inflammation. L'inflammation au départ locale donc située au niveau intestinale, pourrait à long terme devenir systémique. C'est-à-dire se généraliser et s'étendre dans certains endroits de l'organisme. Ce sont des hypothèses dont de plus en plus de scientifiques débattent. Certaines personnes peuvent souffrir de troubles intestinaux, prise ou de perte de poids, symptômes dépressifs, troubles gastriques, troubles immunitaires etc. En résumé La phase d'élimination des aliments riches en FODMAP devrait être appliquée sur une courte période (4 à 6 semaines), suivi de la période de réintroduction, une famille de FODMAP à la fois. Ceci pour ne pas perturber l'équilibre du microbiote intestinale, qui dans le cas contraire, peut entraîner des troubles de santé plus globaux. Références
0 Comments
|
Fanny Vandenhende N.D.Articles concernant la santé générale, principalement la santé digestive. Archives
September 2020
|