Le gaz méthane ralentit le transit intestinal Selon certaines études la constipation affecte entre 20% et 50% de la population nord-américaine. (1) (2) Les principaux facteurs de risque associés sont l'âge avancé, être une femme et le manque d'activité physique. (2) (3) La constipation peut faire partie des symptômes chez les personnes souffrant du syndrome du côlon irritable (SCI) et du syndrome de prolifération bactérienne de l'intestin grêle (SIBO). De récentes études ont démontré le lien entre la constipation et la production de méthane par la flore intestinale, principalement par la bactérie Methanobrevibacter smithii. Le méthane intestinal, formé à l’issue de la production d’hydrogène par certaines bactéries, peut directement ralentir la motilité intestinale et donc le temps de transit. Récemment deux études ont démontré l'effet positif de la souche de bactérie Lactobacillus reuteri sur le temps de transit chez des enfants souffrant de constipation fonctionnelle. Cependant l’effet de L. reuteri sur la constipation ne demeure pas très bien compris. Population atteinte de constipation sélectionnée pour l’étude Une étude a avancé l’hypothèse que la souche L. reuteri inhibait la production de gaz méthane et était à l’origine de l’amélioration des symptômes de constipation. (4) Un groupe de 20 personnes souffrant de constipation et produisant du gaz méthane intestinal ont été sélectionné. Habituellement la mesure d'hydrogène et de méthane intestinaux se fait par le test de souffle au lactulose. Il s'agit d'un test non invasif permettant de déterminer la quantité de gaz hydrogène et méthane produits par les bactéries intestinales et rejetés dans l'air suivant l'ingestion de 10g de lactulose. La production de méthane est présente lorsque les taux du gaz dépassent plus de 5ppm, à n'importe quel moment du test. Toutes les causes organiques de constipation, ainsi que des facteurs externes pouvant influencer l’état du système intestinal, c’est à dire la prise de laxatif oral, antibiotique, prébiotique et probiotique dans le dernier mois furent exclus de l’étude. Les personnes souffrant du SIBO – ayant une valeur supérieur à 12ppm d’hydrogène furent également écartées de l’étude. Les patients recevaient la souche L. reuteri DSM 17938 à une dose de 100 millions CFU (colony-forming units) par capsule, 30 minutes après avoir mangé, deux fois par jour durant un mois. Durant cette période, les sujets tenaient un journal quotidien de leurs selles, la fréquence et la consistance et devaient également relevés les effets indésirables de la prise du probiotique. Un test de lactulose était effectué à la fin du traitement. Effets de L.reuteri sur la production de méthane et d’hydrogène Quatres semaines d'administration de L. reuteri ont été associées à une diminution significative de la production moyenne de méthane déterminée par le test au lactulose. Aucun effet secondaire associé à la prise du probiotique n'a été relevé par les participants. De plus, une disparition totale de production de méthane (<5 ppm dans le test au lactulose) a été observé chez 11 des 20 patients. La réduction moyenne de production de méthane et d'hydrogène a été résumée dans la figure ci-dessous. Effets de L. reuteri sur les mouvements intestinaux et la consistance des selles À la fin de la thérapie, la réduction de production de méthane a été associée à une augmentation du transit intestinal. La moyenne hebdomadaire de cette augmentation était de 2,3 ± 1,14. La consistance des selles a été rapportée comme étant anormalement dure (type 1-2-3 sur l’échelle de Bristol) chez 13 patients et normaux (type 4-5 sur l’échelle de Bristol) chez les 7 sujets restants. À la fin de l’intervention, seulement deux patients ont signalé une amélioration de la consistance des selles. Promesse thérapeutique L''administration de L. reuteri DSM 17938 deux fois par jour pendant quatres semaines chez les patients atteints de constipation réduit considérablement la production de méthane évaluée par le test de souffle au lactulose, avec une disparition totale dans 55% des sujets. L'hypothèse des chercheurs tend vers la capacité d'inhibition des bactéries à gram négatif, responsables de la production du gaz méthane, ce qui favorise les bactéries à gram positif produisant l'hydrogène. La constipation associée à la production de méthane est corrélée à la constipation chronique idiopathique, au SCI-constipation et au SIBO-constipation notamment. La prise du probiotique L. reuteri DSM 17938 est disponible sous le nom BioGaia Protectis santé digestive de la compagnie BioGaia. Référence
(1) Rao SS, Rattanakovit K, Patcharatrakul T. Diagnosis and management of chronic constipation in adults. Nat Rev Gastroenterol Hepatol. 2016 May;13(5):295-305 (2) Choung RS, Locke GR, Shleck CD et al.Cumulative incidence of chronic constipation: a population-based study 1988-2003 . Aliment Pharmacol 2007 ; 26 : 1521 – 8 . (3) OhlssonB, Manjer .Physical inactivity during leisure time and irregular meals are associated with functional gastrointestinal complaints in middle-aged and elder subjects. Scand J Gastroenterol. 2016 Nov;51(11):1299-307. (4)Veronica Ojetti, Carmine Petruzziello, alessio migneco, Antonio Gasbarrini, Francesco FranceschiThe Effect of Lactobacillus Reuteri (DSM 17938) on Methane Production in Patients Affected by Functional Constipation: A Retrospective Study. April 2017. Volume 152, Issue 5, Supplement , Page S1008
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Fanny Vandenhende N.D.Articles concernant la santé générale, principalement la santé digestive. Archives
September 2020
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