Il est depuis longtemps admis que le gras alimentaire est mauvais car il fait grossir. Depuis les quarante dernières années les politiques publiques de prévention ont lancé des campagnes publicitaires visant principalement à réduire l'apport en graisses, surtout saturées, d’augmenter l’apport en fruits et légumes, et d’augmenter l’activité physique pour prévenir le surpoids et l’obésité. Pourtant si l'on regarde les plus récents renseignements de Statistique Canada, en 2014 54% des adultes et 23,1% des jeunes de moins de 18ans étaient obèses ou en excès de poids alors que la prévalence nationale d’obésité au pays était de 5,6 % en 1985. Alors serait-ce la population qui n'a pas suivi les recommandations officielles ou ces dernières ne reflétaient pas les véritables mesures à prendre pour réussir à renverser la constante augmentation de poids chez les Nord-Américains? Continuons à nous baser sur des chiffres. Toujours selon Statistique Canada, dans le rapport sur les mesures de la santé entre 2007 et 2009, 15 % des adultes respectaient la recommandation révisée en matière d'activité physique. Toutefois, les adultes canadiens consacraient la majorité de leurs heures de veille, soit 69 %, à des activités sédentaires. La recommandation révisée voulait que les adultes consacrent au moins 150 minutes par semaine à de l'activité physique modérée à vigoureuse (APMV), en tranches d'au moins 10 minutes. Au niveau alimentaire, les recommandations sur la diminution des graisses se sont surtout reflétées par le succès des yogurts, céréales et produits laitiers à 0% de matière grasse. Ces produits alimentaires n'ont jamais été aussi populaires...tout comme les chiffres sur l'obésité. Repenser le modèle conventionnel La résistance à l'insuline causée par une alimentation riche en gras représente le modèle le plus largement accepté de la pathogenèse de l'obésité et du diabète de type II. Hors, de nombreuses études déconstruisent ce modèle en plaçant l'excès de glucides au sommet de la pyramide. (2) (3) (4) En se fondant sur la biologie, la recherche médicale met en lumière un déséquilibre hormonal causant à la fois une prise de poids et un excès de calories ingérées. À la source de ce problème hormonal, une stimulation excessive de production d’insuline. Cette hormone agit comme un facteur de croissance, elle augmente la prise de poids et le stockage de calories. L'insuline est sécrétée en présence de glucose dans le sang afin de faire rentrer celui-ci dans les cellules. Le glucose, une fois absorbé par ces cellules est converti en glycogène ou en triglycérides, voire en les deux à la fois. Le glycogène est la forme de stockage des glucides et les triglycérides celle des lipides mais aussi des glucides et des protéines. En effet si ces derniers se trouvent en excès, ils seront stockés sous forme de gras sous l'action de l'insuline. Il est en fait impossible de transformer les glucides et les protéines en graisse sans l'action de l'insuline. L'insuline entraîne davantage de consommation de glucides, en favorisant la libération de ghréline (1), une hormone qui stimule l'appétit. Une ingestion trop fréquente de glucides (complexes et raffinés) peut favoriser la résistance à l'insuline, dans le cas où les cellules deviennent "insensibles" aux messages de l'insuline. Il y a un trop plein. Comme de nombreuses personnes le savent, la résistance à l'insuline mène souvent au diabète de type II, un fléau répandu dans notre société. Voici un graphique qui schématise le processus de formation des graisses : L'idée de blâmer les glucides plutôt que les gras est encore assez récente, il faudra sûrement encore plusieurs années pour que les campagnes d'informations gouvernementales redirigent leur message. D'ici là, je vous invite à intégrer davantage de gras dans votre alimentation et à réduire votre apport en glucides.
La qualité des gras alimentaires est très importante. Le corps a besoin d'un bon équilibre entre deux gras essentiels: les omégas-3 et les omégas-6. L'alimentation moderne est saturée en omégas-6 et très pauvre en omégas-3. Pour rétablir le bon ratio, on peut ajouter des sources de "bons gras" dans notre alimentation comme l'huile de coco, les graines de lin, de chia, l'avocat. Les viandes provenant d'animaux nourris à l'herbe fournissent moins d'omégas-6 que la viande commerciale. Les poissons gras, très riches en omégas-3 et provenant de la pêche sont davantage à privilégier que les poissons d'élevage. (1) Purnell JQ, Weigle DS, Breen P, Cummings DE. Ghrelin levels correlate with insulin levels, insulin resistance, and high-density lipoprotein cholesterol, but not with gender, menopausal status, or cortisol levels in humans. J Clin Endocrinol Metab. 2003 Dec;88(12):5747-52. (2) Gower BA, Goss AM. A lower-carbohydrate, higher-fat diet reduces abdominal and intermuscular fat and increases insulin sensitivity in adults at risk of type 2 diabetes. J Nutr. 2015 Jan;145(1):177S-83S. (3) Volek, Jeff S., et al. “Carbohydrate restriction has a more favorable impact on the metabolic syndrome than a low fat diet.” Lipids 44.4 (2009): 297-309. (4) Boden, Guenther, et al. “Effect of a low-carbohydrate diet on appetite, blood glucose levels, and insulin resistance in obese patients with type 2 diabetes.” Annals of internal medicine 142.6 (2005): 403-411. (5) Anssi H Manninen. Metabolic Effects of the Very-Low-Carbohydrate Diets: Misunderstood "Villains" of Human Metabolism. J Int Soc Sports Nutr. 2004; 1(2): 7–11. (6) Lyle McDonald. book The Ketogenic Diet.
2 Comments
Alex
3/13/2017 03:09:07 am
Bonjour Fanny!
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Fanny VANDENHENDE
3/15/2017 07:56:56 am
Bonjour Alex!
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Fanny Vandenhende N.D.Articles concernant la santé générale, principalement la santé digestive. Archives
September 2020
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